Depuis le remplacement des gendarmes par des vigiles pour assurer le siège de l’écurueil.le, un tourbillon de violence inouïe s’est engagé jusqu’à un point de non-retour, s’achevant par sa descente précupitée.
Ce dimanche 8 septembre après-midi, après le rassemblement organisé à la Cal’Arbre en soutien à Julia et son occupant.e, un petit groupe autonome a pris l’initiative d’engager une « diversion » très offensive pour tenter de faire monter un.e deuxième écureuil.e dans les branches du chêne assiégé, sans concerter ni même informer les autres militant.es présent.es. Si nous jugeons cette action comme irresponsable, nous observons surtout l’absence de limites du mercenariat d’ATOSCA.
Cette offensive avait pour but de mettre en déroute les agents et de gagner les quelques secondes suffisantes à une personne pour arriver au pied de l’arbre.
C’était sans compter la riposte brutale et instantannée des sous-fifres du concessionnaire.
Que s’est-il passé ?
Pendant que le petit groupe tentait de franchir les fossés, avec le soutien de quelques jets de terre, la milice privée a répliqué à coups de mortiers d’artifice, enclanchant un ballet infernal, et une escalade de violence. L’issu était inévitable, après une poignée de minutes, un projectile atteint l’un des vigiles, le blessant.
En quelques heures, les vigiles, les gendarmes et la préfecture se sont saisi.es de cet accident pour banaliser et légitimer les réponses ultra-violentes et les menaces de mort. Alors qu’on nous expliquait que des proches de la victime viendraient à la nuit tombée pour se venger, tous déclaraient ne rien vouloir faire pour s’y opposer, nous plongeant dans la terreur.
Ainsi, une vingtaine de personnes manifestement en colère, prêtes à en découdre, ont fait irruption pour s’en prendre à l’écureuil.le, seul.e et parfaitement innocent.e, érigé en bouc émissaire de circonstance. C’est, contre toute attente, l’intervention avec gazage des keufs qui découragea le groupe d’enragé.es, ces dernier.es promettant de revenir le lendemain. La nuit bien entamée se termina finalement sans autres heurts, notre ami.e étant veillé.e par une vigie de quelques personnes ayant à coeur de faire redescendre la pression.
Dès l’aube, la tension a repris avec la destruction par les vigiles de notre campement de fortune, installé proche de Julia, afin de nous dissuader de nous approcher. Mis.e en danger par l’action de certains vigiles qui l’ont chassé.e à coup de bambou dans sa cabane, l’écureuil.le était privé.e de contact avec le sol. A mesure que la nuit se rapprochait, les menaces se multipliaient, avec la complicité des gendarmes volontairement sourds, absents ou en recul.
Ainsi, craignant pour le bien être psychologique et physique de notre camarade, nous avons collectivement convenu de la descente de l’arbre, choix extrêmement violent, qui impliquait évidemment la coupe de Julia, et avec elle la perte définitive de la Cal’. Mais quel choix nous restait-il, sinon de risquer ce qui nous est le plus cher, à savoir la vie de notre camarade ?
Avec le coeur rempli d’une tristesse indéfinissable et la sensation d’avoir été tailladé.es de l’intérieur, nous avons vu Julia tomber. Notre chagrin, notre deuil, nous paraissent en cet instant infinis. L’heure est à la tendresse, au soin et au recueillement ; nous faisons de notre mieux pour nous épauler mutuellement dans cette épreuve, car nos coeurs semblent saigner de la sève de nos arbres, de nos maisons, de Bourg Pal’, de notre foyer.
Mais une page qui se tourne en révèle une autre.
La fin de la Cal’Arbre annonce un nouveau début. Notre détermination à lutter face à l’oppression capitaliste, à la violence autoritaire et fascite, est sans limite. A la Cal’Arbre, nous aovns été des centaines à résister 6 mois aux assauts du béton et des milices paramilitaires, nous avons donné du corps et de la chaleur à la lutte et des sueurs froides aux saccageurs. Dès maintenant, au Verger, nous préparons la défense, et nous répondrons présent.es !
Nous vous invitons donc à nous rejoindre nombreu.x.ses pour nous soutenir et nous aider à la défendre dans ce moment de vulnérabilité qui nous fragilis. Nous profitons aussi de ce communiqué pour remercier très chaleuresement les très nombreuses personnes qui ont permis de faire la ZAD ce qu’elle est devenue. Ces gestes variés, sincères et désintéressés ont été un des carburants de cette lutte de terrain.
Un merci tout particulier à nos allié.es, devenu.es ami.e, qui ont ouvert les portes de chez elleux.