
« DÚs que les gendarmes partent, je monte et je te tue »
Depuis fin aoĂ»t, une poignĂ©e de mercenaires se sont mis en action au profit dâATOSCA en remplacement des traditionnels vigiles. Alors que depuis des mois, mis Ă part quelques comportements virilistes, les relations avec les vigiles Ă©taient calmes, nous subissons dĂ©sormais des attaques dâune intensitĂ© et dâune frĂ©quence dĂ©mesurĂ©e.
Le dimanche 8 septembre, aprĂšs 10 jours de siĂšge de la CalâArbre, les vigiles ont franchi une nouvelle Ă©tape en utilisant des mortiers dâartifice en pleine journĂ©e directement sur des manifestant.e.s et sur un.e Ă©cureuil.le bloquĂ©.e en haut de son arbre.
Ainsi, nous avons vu le responsable et son bras droit livrer et distribuer des dizaines de mortiers aux vigiles et annoncer lâouverture du feu. Dâimportants stocks Ă©taient conservĂ©s dans lâalgeco mis Ă disposition des vigiles par ATOSCA. Le lendemain, ces mĂȘmes mercenaires menacent : « surveille moi, dĂšs que les gendarmes partent, je monte et je te tue ».
Ces Ă©vĂšnements sâinscrivent dans une longue lignĂ©e dâattaques menĂ©es autour du siĂšge : razzias sur le campement en soutien Ă lâĂ©cureuil.le, pillages, destructions des tentes, placages. Tout ceci en Ă©troite collaboration avec les gendarmes.
Ainsi, dimanche 25 aoĂ»t, un vigile en roue libre a attrapĂ© par 2 fois des camarades hors zone de chantier et sans aucune raison. Souple sur ses appuis et aidĂ© dâun.e camarade, lea premier.e a pu lui Ă©chapper en cĂ©dant sa veste par laquelle il Ă©tait attrapĂ©. Plus tard dans la journĂ©e, dans un piĂšge similaire, le mĂȘme vigile a violemment ciblĂ© un.e autre copaine isolĂ©.e qui allait prendre son bus.
Il sâest alors vengĂ© de son Ă©chec prĂ©cĂ©dent en lae tabassant violemment au sol, lui brisant 4 cĂŽtes, avant de lea livrer aux keufs en se plaignant dâavoir Ă©tĂ© agressĂ©. RĂ©sultat : 48h de garde Ă vue pour lae camarade, sitĂŽt relayĂ© par la prĂ©fecture culpabilisant la victime « dĂ©favorablement connu des services de police ».
Si les gendarmes et la police font dĂ©jĂ un usage coutumier et intensif de la violence dite « lĂ©gitime », nous observons que ces pratiques sâĂ©tendent de plus en plus aux entreprises privĂ©es.
DĂ©jĂ lâannĂ©e derniĂšre Ă la montagne de Lure des ouvriers avaient coupĂ© des arbres dans lesquels se tenaient des personnes tandis que les vigiles tabassaient les copaines au sol. Ailleurs, les squats de toutes les grandes villes subissent frĂ©quemment des descentes violentes dâagents de sĂ©curitĂ©. Le soi-disant « continuum de sĂ©curitĂ© » nâest quâune association de malfaiteurs au profit des intĂ©rĂȘts privĂ©s.
Sur le tracĂ©, le laxisme des pro-A69 face Ă ces situations particuliĂšrement choquantes tĂ©moigne de leur complicitĂ© de fait. Delga, Terlier et autres Fabre se frottent leurs mains sales. Parmi nous, les traumatismes psychologiques et les blessures physiques sont dĂ©jĂ lĂ et la probabilitĂ© dâun drame augmente chaque jour, dans le silence assourdissant des Ă©lites dirigeantes.
Alors que lâimbrication entre les gendarmes, le BTP, les milices fascites et les sociĂ©tĂ©s de vigiles est de plus en plus palpable, un travail dâinvestigation devient de plus en plus urgent et nĂ©cessaire pour engager la riposte.
Ce jour, nous dĂ©posons un signalement aux magistrat.es du parquet, celleux-lĂ mĂȘme qui coordonnent une rĂ©pression politique intense sur les militant.es qui luttent contre lâA69, non dans lâespoir dâune rĂ©action mais pour saisir cette opportunitĂ© supplĂ©mentaire de visibiliser lâhypocrisie des rouages du systĂšme rĂ©pressif.