Free Louna

Free Louna

VoilĂ  plus de 3 mois que Louna, meuf trans anarchiste en lutte contre l’A69 et son monde, est incarcĂ©rĂ©e Ă  Tarbes Ă  l’isolement dans une prison pour hommes.

Nous relayons ici des morceaux des communiqués de son collectif de soutien, les communiqués complets sont disponibles sur soutienlouna.noblogs.org.

Il y a plein de façon de la soutenir, on vous invite Ă  diffuser ces communiquĂ©s. Vous pouvez Ă©galement soutenir financiĂšrement, soit en envoyant directement de l’argent au collectif soit en faisant un don sur la cagnotte antirep A69, qui soutient toustes les militant⋅es poursuivi⋅es pour leur opposition Ă  l’autoroute.

Mi-octobre dernier, 4 personnes se sont faites arrĂȘtĂ©es dans plusieurs coins de France, dans la rue lors d’arrestations ciblĂ©es ou Ă  leur domicile Ă  6h du mat. Iels ont chacun.e Ă©tĂ© conduites jusqu’à Toulouse pour y subir des Garde Ă  Vue allant jusqu’à 94 heures, dans le cadre d’une instruction pour « association de malfaiteurs » liĂ©e Ă  la lutte contre l’A69.

Cela fait dĂ©sormais plus de 3 mois que Louna, meuf trans anarchiste en lutte contre l’A69, est maintenue en dĂ©tention provisoire au sein de la maison d’arrĂȘt pour hommes de Tarbes, Ă  l’isolement. Elle a Ă©tĂ© la seule personne mise en examen et envoyĂ©e en dĂ©tention provisoire.

MalgrĂ© cet enfermement qui commence Ă  durer et les conditions d’une incarcĂ©ration Ă  l’isolement, elle garde le moral, et nous on garde la rage de la savoir enfermĂ©e.

Louna est accusĂ©e d’avoir incendiĂ© un engin de chantier destinĂ© Ă  la construction de l’A69, projet d’autoroute aussi bien inutile que mortifĂšre, entre Castres et Toulouse. Les demandes de libĂ©ration, notamment sous contrĂŽle judiciaire ou bracelet Ă©lectronique, ont Ă©tĂ© refusĂ©es Ă  ce jour.

La prochaine Ă©chĂ©ance importante pour la libĂ©ration de Louna arrive mi-fĂ©vrier : le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention devra statuer sur un renouvellement ou non de la dĂ©tention provisoire. Diffusons largement le slogan « Free Louna », demandons sa libĂ©ration et que crĂšvent les taules, la rĂ©pression, et la transphobie d’État !

Louna et la taule

Parce qu’elle est une meuf trans, elle est mise Ă  « l’isolement ». ConcrĂštement l’isolement, ça veut dire que sa seule et unique sociabilitĂ© c’est avec des matons et qu’elle ne peut sortir de sa cellule que lorsque l’ensemble des dĂ©tenus sont dans les leurs.

Ça rend son accĂšs Ă  la promenade, Ă  la douche ou Ă  d’éventuelles activitĂ©s super galĂšre, voire impossible. L’autre jour, elle a Ă©tĂ© oubliĂ©e Ă  la douche pendant plus d’une heure et demie parce que chacun de ses dĂ©placements demande « trop d’orga » aux matons. Elle subit la transphobie de la justice Ă  toutes les Ă©chelles, entre les mĂ©genrages constants et les questions intrusives d’une juge qui lui demande si elle veut faire une opĂ©ration gĂ©nitale et qui s’étonne de l’absence d’un suivi par un.e psychiatre pour sa transition


D’ailleurs, la juge qui a dĂ©cidĂ© du placement Ă  Tarbes a arguĂ© qu’il y avait un accueil spĂ©cial pour les personnes trans lĂ -bas : c’est absolument FAUX, c’est la seule meuf trans et bien sĂ»r y a rien de particulier, c’est juste une maison d’arrĂȘt pour hommes surpeuplĂ©e Ă  210%.

L’enquĂȘte

La nuit du 4 au 5 mai 2024, un engin de chantier a Ă©tĂ© incendiĂ© non loin du tracĂ© de l’A69. D’aprĂšs les enquĂȘteurs, des images de vidĂ©osurveillance sur place montrent deux personnes mettre le feu Ă  une pelleteuse, puis l’une d’entre elle ĂȘtre victime d’un retour de flamme. Or, cette mĂȘme nuit, une personne a Ă©tĂ© admise aux urgences dans un des hĂŽpitaux les plus proches du lieu de l’incendie, prĂ©sentant des blessures qui pourraient ĂȘtre compatibles avec l’accident filmĂ©. Il s’agit ici de Louna, effectivement hospitalisĂ©e cette nuit-lĂ .

Les enquĂȘteurs ont repĂ©rĂ© la voiture dans laquelle Louna serait arrivĂ©e en compagnie de ces trois personnes, ils en ont relevĂ© la plaque d’immatriculation et donc l’identitĂ© de son.sa propriĂ©taire.Des keufs sont Ă©galement venus saisir ses vĂȘtements durant son hospitalisation, et ont trouvĂ© de l’ADN d’une autre personne sur un short ainsi que sur un masque covid contenu dans une poche.

Cet ADN a Ă©tĂ© attribuĂ© Ă  une des personnes suspectĂ©e d’avoir accompagnĂ© Louna Ă  l’hĂŽpital. Lors de leur passage, les flics ont aussi pris des photos des accompagnateur⋅rices, de meilleure qualitĂ© que les images de vidĂ©osurveillances car prises avec un smartphone.

C’était probablement pour tenter ensuite de faire de la reconnaissance faciale, par exemple en comparant avec les photos du TAJÂč ou les photos de militant.es de l’A69 issues de leur fichage incessant.

AprĂšs deux jours d’hospitalisation, Louna a dĂ©cidĂ© de partir d’elle-mĂȘme.

Sur la base de ces Ă©lĂ©ments, quatre personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es mi-octobre. Les gardes Ă  vue ont durĂ© jusqu’à 94 heures, les interrogatoires se sont enchainĂ©s. Les enquĂȘteurs ont Ă©galement profitĂ© de cette garde Ă  vue pour rĂ©cupĂ©rer l’ADN de Louna sur un gobelet qu’elle a utilisĂ©, en plus de l’avoir probablement dĂ©jĂ  chopĂ© sur ses vĂȘtements Ă  l’hĂŽpital. Ils dĂ©clarent que cette mĂȘme ADN a Ă©tĂ© retrouvĂ©e sur un masque covid restĂ© sur le lieu de l’incendie.

Parmi les autres techniques que les keufs ont dit avoir utilisĂ© ou que l’on suppose, ils auraient mis un⋅e ou plusieurs des suspect⋅es sur Ă©coute pour les appels et SMS en clair et auraient suivi les dĂ©placements d’une ou plusieurs personnes par bornage de son / leurs tĂ©lĂ©phones portables. Ils semblent aussi avoir demandĂ© des relevĂ©s bancaires (y compris de proches des suspect.es), et puisqu’ils le font presque systĂ©matiquement, on peut imaginer qu’ils ont demandĂ© les fadettes (factures dĂ©taillĂ©es) du / des numĂ©ros qu’ils ont attribuĂ© Ă  un⋅e / des suspect⋅es. Enfin, des parents de certain⋅es suspect⋅es ont Ă©tĂ© convoquĂ©â‹…es en audition pendant la garde Ă  vue, dans le cas oĂč iels avaient Ă©tĂ© dĂ©signĂ©.es comme proche Ă  prĂ©venir par les gardĂ©.es Ă  vue.

Pour plus de dĂ©tails sur l’enquĂȘte, vous pouvez consulter les articles du collectif de soutien.

Comment apporter du soutien

Louna a quelques visites, mais ses proches habitent Ă  plusieurs centaines de kilomĂštres de Tarbes. Elle reçoit Ă©galement de nombreuses lettres de soutien, qui lui font toujours trĂšs chaud au cƓur. Pour obtenir les informations pour lui Ă©crire, vous pouvez envoyer un mail Ă  soutien-louna@riseup.net, car elle ne souhaite pas diffuser publiquement son Ă©tat civil et numĂ©ro d’écrou.

Louna subit la rĂ©pression d’un systĂšme judiciaire transphobe, qui protĂšge les intĂ©rĂȘts capitalistes des promoteurs de l’A69, projet d’autoroute dont l’aspect dĂ©vastateur est largement documentĂ©. Les magistrats lui reprochent Ă©galement de ne pas ĂȘtre assez insĂ©rĂ©e socialement, motif que cette justice classiste trouve suffisant pour placer quelqu’un.e en dĂ©tention provisoire plutĂŽt que sous contrĂŽle judiciaire.

On invite toustes les militant.es anticapitalistes, queer, écolo etc, à demander sa libération immédiate et partager trÚs largement le mot : « Free Louna ! »

Vous pouvez repartager les communiquĂ©s sur IAATA, les imprimer et les diffuser dans des lieux militants de votre ville, lors de manifs, faire des prises de paroles lors d’Ă©vĂ©nements, crĂ©er des banderoles, mettre des stickers « free Louna » partout


Nous rassemblons sur ce site toutes les informations liĂ©es Ă  la situation de Louna. Vous pouvez continuer d’organiser des Ă©vĂšnements ou Ă©galement donner sur la cagnotte de l’antirep de l’A69.

Merci infiniment pour toute la solidaritĂ© qui est exprimĂ©e envers Louna, ça fait chaud au cƓur ! Vous ĂȘtes incroyables !

FREE LOUNA
NO MACADAM
CREVE LA TAULE